Le freelancing a largement dépassé le stade de tendance : aujourd’hui, c’est un phénomène qui bouleverse fondamentalement l’organisation des entreprises traditionnelles. Dans un monde du travail exigeant, bien plus mobile et flexible qu’auparavant, le statut freelance est désormais l’alternative la plus crédible à la perte massive de compétences que connaissent de nombreuses grandes entreprises ces dernières années. Mais quel est l’avenir de ce modèle freelance ?
Mais quels sont les atouts ? Quels sont les risques et les menaces qui pèsent sur ce mode de travail externalisé ? Et en quoi le freelancing est-il devenu une option viable pour les entreprises à l’heure de l’ubérisation ?
Focus sur les principaux leviers et contraintes qui jalonnent le développement du désormais célèbre freelancing.
Comment s’adapter pour préparer l'avenir du modèle freelance ?
Les organisations traditionnelles du travail, savamment découpées par métier, doivent aujourd’hui faire face à un double défi.
D’une part, celui de la complexification des processus de production, liée notamment à une technologie qui bouge en permanence. Et d’une autre, celui de la multiplication des sources de directives au sein de l’entreprise, qui imposent de nouvelles exigences en termes de qualité, de délais, de suivi, de reporting, etc.
Les projets sont souvent pluridisciplinaires, et impliquent donc davantage de personnes, qui doivent aller dans le même sens, en même temps.
Et le risque, c’est que tout le monde avance sur sa mission, sans lever la tête ni s’informer de ce que font les autres. Ou de comment avance vraiment le projet.
Ce phénomène croissant à fuir est connu sous le nom de l’Effet tunnel, qui peut être résumé en le fait de « traiter tout de suite, sans avoir ni prendre le temps de réfléchir ».
En lien avec ce bouleversement organisationnel qui prend en ampleur, on remarque une perte de compétences au sein des entreprises. Les effectifs s’affaiblissent en savoirs et savoir-faire. Pourquoi ? Parce qu’ils appliquent machinalement les directives, ne prenant pas le temps de se former et n’interagissant plus assez entre eux.
Ce mode de travail ne permet donc pas l’actualisation des informations au sein des équipes ou la montée en compétences qui en résulte d’habitude. L’entreprise se voit donc obligée de combler rapidement les manques créés par cette absence de communication et d’auto-formation, et se tourne vers le recrutement rapide de profils plus ou moins qualifiés : c’est l’effet ciseau.
Ainsi, si l’effet tunnel s’éternise, impliquant toujours plus de manques à effacer en interne et d’embauches à répétition, les entreprises se retrouvent vite à court de ressources financières, et sont amenées soit à licencier massivement pour réduire les dépenses, soit à recruter à nouveau pour augmenter leur masse de production.
Et alors, la question se pose : pourquoi ne pas embaucher parmi les profils freelances aux casquettes souvent multiples ?
Les entreprises peuvent-elles se passer des compétences externes ?
À l’évidence, non. Les entreprises doivent plus que jamais s’appuyer sur les compétences qu’elles trouvent en externe, pour répondre à leurs enjeux d’innovation, de transformation organisationnelle et de digitalisation. Et ainsi rester à flot.
Cependant, si le freelancing est devenu un mode alternatif de travail qui séduit de plus en plus de personnes, cela ne signifie pas pour autant qu’il est toujours adapté aux besoins des entreprises.
En effet, le ou la freelance doit aussi s’accommoder au fonctionnement de ces dernières pour suivre le rythme et gagner en productivité.
Cette autodiscipline nécessaire lui permet donc de :
- gérer ses plannings seul·e, tout comme ses déplacements
- trier ses tâches et les prioriser au sein de sa journée, tout en assurant les rendus imposés
- gagner du temps : souvent depuis son foyer, le freelance économise des trajets dans les locaux de l’entreprise, et peut assurer sa mission où qu’iel soit (dans un café, aux Bahamas, et même en s’occupant de ses enfants si souhaité/besoin).
Mais qui sont ces freelances qui deviennent indispensables à la vie de l’entreprise ?
Des profils qualifiés, experts dans leur domaine, qui savent gérer leur temps et leurs missions. L’inclusion des freelances dans l’entreprise est même devenue un véritable outil de recrutement et d’attractivité pour la fonction RH, qui cherche à séduire et fidéliser les talents externes.
- d’excellentes compétences techniques : en maîtrisant des langages informatiques spécifiques (HTML, CSS, Java, PHP, etc.) et des logiciels (Photoshop, Illustrator, Indesign, etc.), des savoirs valorisés.
- de connaissances sur les techniques de communication et de marketing digital : ils ont un sens de l’esthétique et un œil artistique comme stratégique, et sont capables de créer des supports impactants grâce au copywriting.
- d’un savoir-être irréprochable : les freelances sont des personnes curieuses, rigoureuses, organisées et autonomes. De par leur quotidien et la gestion de leur propre activité, elles sont capables de mener plusieurs tâches de front. Sans perdre pied.
- d’une excellente connaissance de l’environnement professionnel : en jonglant entre différentes entreprises chaque semaine, les freelances acquièrent une bonne compréhension du fonctionnement et de l’organisation des entreprises. Cela les aide à s’adapter et à déceler quel est le cadre qui correspond le mieux à leurs attentes et à leurs compétences.
Toutefois, les freelances sont également confronté·e·s à un certain nombre de challenges :
Car, bien que la situation actuelle des freelances progresse, elle vient encore aujourd’hui avec son lot de challenges. Néanmoins, rien n’est insurmontable et des organismes se mobilisent pour accompagner cette transition du monde du travail.