Quelles sont les charges en freelance ? Tout comprendre

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Quelles sont les charges en freelance ? Tout comprendre

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Se lancer en freelance procure une liberté précieuse, mais cela s’accompagne aussi de responsabilités, notamment en ce qui concerne la gestion des charges et des finances. Quelles sont les différentes contributions auxquelles vous êtes confronté·e ? Des cotisations sociales, aux impôts ou aux frais professionnels, vous devez garantir la viabilité de votre activité. Que vous soyez micro-entrepreneur ou que vous exerciez sous un autre statut, une bonne gestion de ces éléments vous permet de travailler sereinement et d’éviter les mauvaises surprises. Ce guide vous aide à identifier et à anticiper les principales charges en tant que freelance en France.

Les cotisations sociales : la principale charge des freelances

Ne laissez pas les cotisations sociales vous surprendre et apprenez à les anticiper pour mieux gérer votre trésorerie quand vous vous lancez en tant que freelance.

Qu'est-ce que les cotisations sociales ?

Les cotisations sociales représentent une part importante des charges des indépendant·e·s. Elles sont destinées à financer la protection sociale. Cette dernière englobe la santé, la retraite, la maternité, et même la formation professionnelle. Contrairement aux salarié·e·s, les freelances doivent payer eux-mêmes ces cotisations pour bénéficier d’une couverture sociale.

Pour en savoir plus

Tout ce qu’il faut savoir sur les cotisations sociales d’un micro-entrepreneur

Les cotisations en fonction du statut juridique

Les cotisations sociales diffèrent selon le statut juridique choisi. En France*, 76 % des freelances sélectionnent le statut de micro-entreprise. Ce régime simplifié permet de facturer et vendre ses services sans créer une société. Ce statut implique de payer des cotisations sociales et une taxe foncière. D’autres options existent, comme :

  • L’Entreprise Individuelle (10 %) ;
  • Les sociétés (8 %) ;
  • Ou le portage salarial (6 %).

Micro-entreprise

Pour les freelances sous le statut de micro-entrepreneur, les cotisations sociales représentent :

  • 12,3 % du chiffre d’affaires pour les activités de vente de marchandises ;
  • Et 21,1 % pour les prestations de services. 

Ces cotisations sont calculées en pourcentage du chiffre d’affaires, ce qui signifie que vous ne payez des cotisations que si vous générez des revenus.

À savoir

Un indépendant·e sous le statut de micro-entrepreneur bénéficie de cotisations sociales réduites, mais avec un plafond de chiffre d’affaires de 72 600 €. Au-delà, il doit passer au régime de l’Entrepreneur Individuel (EI), où les cotisations sociales atteignent 31 % sur la rémunération. 

EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)

Le gérant associé unique paie environ 45 % de sa rémunération nette en cotisations sociales. Si le gérant n’est pas associé, mais assimilé salarié, ce taux monte à 70 %. Ce statut est plus avantageux pour les entrepreneur·euse·s qui doivent investir dans du matériel ou qui ont des frais professionnels élevés.

SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

En SASU, les cotisations sociales sont d’environ 80 % de la rémunération versée au président. Ce statut est intéressant pour ceux qui préfèrent se verser une rémunération minimale et percevoir des dividendes, car les dividendes ne sont pas soumis aux cotisations sociales.

La formation professionnelle

En tant que freelance, vous êtes également soumis à la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP). Ce prélèvement permet de financer des actions de formation continue. Il est calculé en pourcentage du chiffre d’affaires : 

  • 0,2 % pour les professions libérales ;
  • 0,3 % pour les artisans ;
  • Et 0,1 % pour les commerçants.

Bon à savoir :

Si vous avez choisi le statut de micro-entrepreneur, vos cotisations sociales seront réduites de moitié durant la première année grâce à l’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise).

Les charges fiscales : impôts et taxes

Maîtriser vos impôts, c’est contrôler votre avenir financier. Découvrez comment optimiser votre fiscalité en freelance.

L'impôt sur le revenu (IR) et l'impôt sur les sociétés (IS)

En fonction de votre statut juridique, vous serez soumis à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS) :

  • Impôt sur le revenu : en tant que micro-entrepreneur ou freelance en nom propre, vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu. Le taux varie selon les tranches du barème progressif. Il s’échelonne de 0 % à 45 % ;
  • Impôt sur les sociétés : si vous avez opté pour un statut de société comme la SASU ou l’EURL, vos bénéfices seront imposés à l’IS, avec un taux de 15 % pour les bénéfices inférieurs à 42 500 € et 25 % au-delà.

Pour aller plus loin :

Je suis travailleur indépendant, je dépose une seule déclaration fiscale et sociale de revenus.

La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE)

La CFE est une taxe locale due par toutes les entreprises, y compris les freelances, dès la deuxième année d’activité. Son montant dépend de la valeur locative des biens affectés à l’activité professionnelle et de la localisation de votre entreprise. La CFE fluctue entre 150 € et 400 € en moyenne.

À noter :

Les indépendant·e·s dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 5 000 € sont exonéré·e·s de CFE après la première année d’exercice.

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

La TVA est un impôt indirect que vous facturez à vos client·e·s. En tant que freelance, si vous dépassez les seuils de franchise de TVA (34 400 € pour les prestations de services en 2024), vous devrez facturer la TVA à 20 % et la reverser à l’État. Vous pouvez cependant déduire la TVA sur vos achats professionnels, ce qui peut alléger votre charge fiscale.

Bon à savoir :

Si vous êtes soumis à la TVA, celle-ci doit être versée en deux temps : 55 % en juillet et 40 % en décembre.

Les frais professionnels : une part non négligeable des charges

Vos frais professionnels peuvent peser lourd, vous devez apprendre à les gérer pour protéger vos marges et booster vos profits.

Quels sont les frais professionnels ?

Les frais professionnels sont les dépenses que vous engagez pour exercer votre activité. Ils visent :

  • Les frais de déplacement comme les transports en commun, carburant, billets d’avion, ou même hébergement pour vos déplacements professionnels ;
  • Les dépenses de matériel à l’instar de l’achat de matériel informatique, logiciels, mobilier de bureau, etc. ;
  • Des frais de bureau, si vous travaillez dans un espace de coworking ou si vous louez un bureau, ces frais sont également déductibles ;
  • L’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro), mutuelle, et autres assurances spécifiques à votre activité.

Comment déduire les frais professionnels ?

Les frais professionnels peuvent être déduits de votre chiffre d’affaires imposable, ce qui diminue ainsi le montant de vos impôts. Cependant, en micro-entreprise, les charges professionnelles ne sont pas déductibles individuellement. Elles sont prises en compte via un abattement forfaitaire appliqué automatiquement :

  • 34 % pour les BNC ;
  • 50 % pour les BIC ;
  • Et 71 % pour les ventes. 

Si vos frais sont élevés, optez pour un autre statut, comme l’EURL ou la SASU, qui permet la déduction réelle des charges.

À noter :

Gardez toujours des justificatifs pour chaque dépense déductible. Ces documents sont essentiels en cas de contrôle fiscal.

Les assurances : une protection indispensable

Ne prenez aucun risque et veillez à être bien protégé·e pour continuer à travailler en toute tranquillité. En tant qu’entrepreneur·e·s, vous n’êtes pas couvert par les assurances professionnelles de vos client·e·s ou employeur·e·s. Souscrire à une assurance professionnelle s’avère donc indispensable pour vous prémunir contre les risques liés à votre activité, qu’il s’agisse d’erreurs, de dommages matériels, ou de litiges :

  • Une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) couvre les dommages que vous pourriez causer à un client ou à un tiers dans le cadre de votre activité ;
  • La mutuelle santé est fondamentale si vous ne bénéficiez pas d’une couverture par une entreprise ;
  • En tant que freelance, vous ne disposez pas automatiquement d’une assurance chômage, sauf si vous souscrivez à une assurance spécifique.

Bon à savoir :

Certains contrats d’assurance comportent des garanties juridiques. Elles vous délivrent une protection supplémentaire en cas de litige.

Pour en savoir plus

Assurances du micro-entrepreneur | Entreprendre.Service-Public.fr 

Conseils pour une bonne gestion des finances en freelance

Adoptez des stratégies financières intelligentes dès aujourd’hui pour sécuriser votre activité et atteindre vos objectifs.

Mettre en place une trésorerie solide

Une gestion régulière et précise de trésorerie renforce la pérennité de votre activité en freelance. Voici quelques conseils pour vous aider à piloter vos finances :

  • Ouvrir un compte bancaire séparé, car dissocier vos finances personnelles et professionnelles vous permettra de mieux gérer vos dépenses et vos recettes ;
  • Créer un budget prévisionnel pour cela, établissez un budget mensuel qui comporte toutes vos charges fixes (cotisations, impôts, frais professionnels) et variables ;
  • Réserver au moins 10 % de vos revenus pour les imprévus ou les périodes creuses.

Optimiser votre comptabilité

Tenez une comptabilité précise et à jour pour suivre vos finances et anticiper vos charges. Vous pouvez :

  • Utiliser un logiciel de comptabilité pour vous aider à gérer vos factures, suivre vos dépenses, et préparer vos déclarations fiscales ;
  • Faire appel à un expert-comptable si votre activité se développe, cet accompagnement se révèle pertinent pour optimiser vos charges et éviter les erreurs fiscales.

Pour en savoir plus sur comment vous lancer en freelance en étant guidé de A à Z, découvrez notre formation devenir freelance.

 

Sources :

* Statistiques Freelance : Les 53 chiffres clés en 2024 

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