Qu’est-ce que la semaine de 4 jours ?
C’est une façon de repenser notre organisation du travail : faire la même chose, mais en un jour de moins. En général, ça veut dire travailler 4 jours par semaine, sans baisse de salaire. Parfois on compresse les horaires (par exemple, 35 heures sur 4 jours), d’autres fois on réduit le temps de travail (par exemple, 32 heures), sans toucher au salaire.
Derrière cette idée, il y a une vraie remise en question : est-ce qu’on a vraiment besoin de travailler 5 jours pour être efficace ? Et surtout, est-ce qu’on ne gagnerait pas à avoir plus de temps pour soi, sans perdre en performance ? Ce sont les questions que se posent de plus en plus d’entreprises.
Des pays comme l’Islande, la Belgique ou la Nouvelle-Zélande ont déjà tenté l’expérience, parfois à grande échelle. Et les résultats sont plutôt encourageants : moins de stress, plus de motivation, et une meilleure productivité.
Pourquoi de plus en plus d’entreprises testent la semaine de 4 jours ?
Une réponse à une vraie attente des salariés
Soyons honnêtes : beaucoup de gens sont fatigués du rythme classique “9h-18h, cinq jours sur sept”. Entre la charge mentale, les transports, les mails qui s’accumulent… les semaines sont longues. Alors quand une entreprise propose la semaine de 4 jours, c’est souvent perçu comme un vrai geste de confiance. Et pour cause : avoir un jour de repos en plus, sans sacrifier son salaire, ça change la vie. Du temps pour souffler, s’occuper de soi, de ses proches, ou même lancer un projet personnel.
Des résultats plutôt positifs pour les employeurs
Ce qui peut surprendre, c’est que les entreprises qui testent la semaine de 4 jours ne voient pas leur productivité baisser, au contraire. Dans beaucoup de cas, les équipes sont plus concentrées, mieux organisées, et moins stressées. Résultat : moins d’absentéisme, moins de turnover, et une ambiance de travail souvent plus saine.
Un atout pour attirer et fidéliser les talents
Sur un marché du travail où il devient difficile de recruter, proposer la semaine de 4 jours peut clairement faire la différence. C’est une preuve que l’entreprise est à l’écoute, qu’elle cherche des solutions, et qu’elle ne confond pas présence et performance.
Les limites et risques de la semaine de 4 jours
Travailler en 4 jours veut dire faire rentrer 5 jours en moins de temps. Et ça, ça peut vite devenir épuisant. Quand les journées s’allongent, que les réunions s’enchaînent sans pause, on termine la semaine épuisé.
Autre point bloquant : tout le monde ne peut pas passer à la semaine de 4 jours aussi facilement. Dans une agence ou une boîte tech, pourquoi pas. Mais pour une infirmière, un prof, un artisan, ou une caissière ? C’est une autre histoire. Il y a des métiers où la présence physique est non négociable, et où la réorganisation n’est pas simple du tout.
Et puis il y a la question du terrain. Mettre en place la semaine de 4 jours, ça demande une vraie réflexion collective, surtout dans les petites structures. Qui sera là le lundi si untel prend son vendredi ? Comment assurer le suivi client ou la production ?
La semaine de 4 jours est-elle applicable à grande échelle ?
C’est un peu la question qui fâche : est-ce qu’on peut vraiment généraliser la semaine de 4 jours à l’échelle d’un pays ?
L’Islande, par exemple, a mené une expérimentation sur plus de 2 500 salarié·es du secteur public entre 2015 et 2019. Résultat ? Une productivité stable, voire en hausse, et des salarié·es en bien meilleure forme. Depuis, 86 % des travailleurs islandais ont vu leurs horaires modifiés ou sont en droit de demander une réduction du temps de travail.
En France, certains groupes comme LDLC ou Welcome to the Jungle sont passés à la semaine de 4 jours, avec des retours plutôt positifs. Mais à grande échelle, ça coince encore sur plusieurs points : législation, financement, adaptation sectorielle… Difficile d’imaginer une généralisation immédiate sans un cadre solide, ni un vrai soutien de l’État.
Alors, est-ce que c’est faisable ? Oui, mais pas du jour au lendemain, et pas en copiant-collant un modèle unique. Il faudra avancer par étapes, tester, ajuster… et surtout écouter ceux qui sont sur le terrain.
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