IA et protection des données : ce qu’il faut absolument savoir

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Illustration de quatre personnes autour d'un ordinateur discutant d'intelligence artificielle, dans le cadre d’un échange sur l’IA et la protection des données.

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Aujourd’hui, on demande tout à l’intelligence artificielle : rédiger des mails, générer du code, analyser des données… Mais derrière cette efficacité se cache une question que beaucoup préfèrent éviter : que deviennent toutes ces données qu’on confie aux IA ?

Chaque message et chaque fichier peuvent être stockés et analysés.

Alors, faut-il s’inquiéter ? Pas forcément.

Mais il est important de comprendre comment fonctionnent ces outils, ce qu’ils font réellement de nos informations, et surtout comment les utiliser sans mettre en danger ses clients, son entreprise… ou soi-même.

Pourquoi l’IA et la protection des données sont indissociables

L’intelligence artificielle repose sur un seul carburant : les données. Chaque outil, qu’il s’agisse de ChatGPT, de Midjourney ou d’un autre outil, n’existe que parce qu’il ingère, analyse et croise des milliards d’informations.

Mais il y a une différence entre les données publiques (celles qu’on trouve sur Internet) et les données personnelles que nous utilisons au quotidien. Un mail, un contrat, un brief… tout ça peut paraître anodin quand on le donne à une IA pour gagner du temps. Pourtant, dès lors que ces informations sortent de votre environnement sécurisé, elles deviennent potentiellement exploitables.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’IA n’est pas neutre. Derrière chaque outil se cache une infrastructure technique : des serveurs, souvent situés à l’étranger, qui stockent ou traitent les requêtes.

Et c’est là que se pose la question de la protection des données. Qui a accès à ces serveurs ? Combien de temps vos données y restent ? Peuvent-elles être utilisées pour réentraîner l’IA ?

Autre aspect à ne pas sous-estimer : la traçabilité. Quand on envoie des données à une IA, il est quasiment impossible de savoir ce qu’elles deviennent.

Les erreurs à éviter quand on utilise l’IA pour la protection des données

Confier des informations sensibles dans un prompt

C’est l’erreur numéro 1. Beaucoup d’utilisateurs n’hésitent pas à copier-coller des contrats, des fichiers RH ou des données clients dans ChatGPT ou d’autres IA pour gagner du temps.

Le problème, c’est que rien ne garantit que ces informations ne seront pas stockées ou utilisées pour réentraîner le modèle. Dans le meilleur des cas, elles disparaissent. Dans le pire, elles fuient.

Utiliser un outil sans vérifier où vont les données

Toutes les IA ne gèrent pas les données de la même façon. Certaines stockent tout, d’autres anonymisent, et quelques-unes permettent même de garder un mode “confidentiel”. Mais la plupart des utilisateurs cliquent sur “Accepter” sans lire les conditions.

Et au final, vous ne savez pas vraiment si vos données sont hébergées en Europe, aux États-Unis ou ailleurs.

Croire qu’anonymiser suffit

Un prénom remplacé par “X”, une adresse mail masquée… Beaucoup pensent que c’est suffisant pour protéger la confidentialité. Or, une donnée anonymisée peut parfois être recoupée et ré-identifiée. Par exemple, une fiche client sans nom mais avec l’âge, la ville et l’historique d’achat peut être reliée à une personne précise.

Oublier l’effet “shadow AI”

Quand chaque personne d’une équipe utilise son propre compte gratuit, avec ses propres méthodes, c’est l’assurance de perdre la maîtrise sur la circulation des données.

IA et protection des données : le cadre légal à connaître

Le premier texte incontournable, c’est le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données). En vigueur depuis 2018, il impose à toute entreprise qui traite des données personnelles (nom, adresse mail, historique d’achat, etc.) de garantir leur sécurité, de limiter leur usage et de donner aux personnes concernées des droits clairs (accès, suppression, rectification).

Utiliser une IA qui stocke ou traite ce type d’informations sans respecter le RGPD vous expose à des sanctions lourdes : jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires.

Ensuite, il y a l’IA Act. C’est un texte européen qui a pour objectif de classer les usages de l’IA par niveau de risque (faible, limité, élevé, inacceptable) et imposer des obligations en conséquence.

  • Pour les IA à risque élevé (par exemple celles utilisées dans le recrutement, la santé ou la finance), les règles seront beaucoup plus strictes : transparence, documentation complète, audits réguliers.
  • Les IA jugées à risque inacceptable (comme la surveillance biométrique de masse) seront interdites purement et simplement.

Les bonnes pratiques pour utiliser l’IA tout en protégeant vos données

Paramétrer correctement les outils

Beaucoup d’IA proposent désormais des options de confidentialité avancées : désactivation de l’historique des conversations, mode confidentiel, choix du pays de stockage des données… Ces réglages sont souvent ignorés alors qu’ils constituent une première barrière. Avant d’adopter un outil, prenez le temps de vérifier où et comment vos données sont hébergées.

Ne jamais introduire de données sensibles

Cela peut sembler évident, mais c’est la règle numéro un : évitez d’entrer des informations personnelles, contractuelles ou stratégiques. Pour un contrat, mieux vaut demander à l’IA un modèle type que de coller le document complet. Pour une analyse, fournissez des données fictives ou anonymisées plutôt qu’un fichier client brut.

Mettre en place des règles en interne

Dans une entreprise ou même en freelance avec des partenaires, vous devez définir des règles d’usage. Quelles données peuvent être partagées avec une IA ? Quels outils sont autorisés ? Comment s’assurer que tout le monde applique les mêmes standards de sécurité ?

Se former à l’IA en toute sécurité

Maîtriser l’IA ne consiste pas seulement à savoir générer un texte ou une image. Le vrai enjeu, c’est aussi d’apprendre à utiliser ces outils de manière stratégique et sécurisée.

Beaucoup de freelances, de dirigeant·e·s et de salarié·e·s se lancent dans l’IA en autodidactes. C’est une bonne première étape, mais ça a ses limites. On teste, on bidouille, on découvre des fonctionnalités… sans forcément comprendre ce qui se joue derrière. Or, l’IA évolue vite et les règles autour de la protection des données se durcissent. Pour rester compétitif·ve et en sécurité, vous devez prendre le temps de vous former sérieusement.

C’est justement l’approche que nous défendons chez Digi Atlas. Notre formation sur l'intelligence artificielle a été conçue pour aller bien plus loin qu’une simple initiation aux outils. Elle permet d’apprendre à :

  • exploiter l’IA dans un cadre professionnel (marketing, création de contenu, automatisation…),
  • comprendre les enjeux légaux et éthiques liés à l’IA et à la protection des données,
  • mettre en place des process fiables pour gagner en efficacité sans mettre en danger la confidentialité.

Avec un format 100 % à distance, finançable et surtout orienté pratique, la formation s’adresse aussi bien aux indépendant·e·s qu’aux équipes en entreprise.

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