Quand on parle de financement de formation, beaucoup pensent automatiquement au CPF. Pourtant, ce n’est pas la seule option possible. Le financement d’une formation via l’OPCO reste un levier important, notamment pour les salarié·es et les entreprises qui souhaitent développer des compétences sans faire porter tout l’effort financier sur la personne formée.
Dans cet article, on vous explique pas à pas comment fonctionne le financement par l’OPCO, à quoi il sert, et comment vous y prendre pour monter un dossier.
Comprendre le rôle des OPCO dans le financement de la formation
Derrière cet acronyme se cachent les Opérateurs de Compétences, des organismes dont la mission principale est d’accompagner les entreprises dans la formation de leurs salarié·es.
Chaque entreprise cotise à la formation professionnelle. Ces cotisations sont ensuite gérées par un OPCO, qui va les redistribuer sous forme de prises en charge pour des actions de formation.
Le financement concerne principalement les salarié·es en poste, notamment dans les TPE et PME. Dans la majorité des cas, la demande de financement est portée par l’employeur, car la formation s’inscrit dans le plan de développement des compétences de l’entreprise. C’est un point important à avoir en tête : contrairement au CPF, l’initiative ne peut pas toujours être individuelle. Il y a un dialogue à avoir avec l’entreprise, et une cohérence à démontrer entre la formation et le poste occupé ou celui visé à court ou moyen terme.
Toutes les formations ne sont pas automatiquement finançables. L’OPCO va vérifier que la formation choisie est pertinente, qu’elle est dispensée par un organisme déclaré, et qu’elle répond bien aux objectifs professionnels identifiés.
Identifier le bon OPCO selon votre situation professionnelle
Le rattachement à un OPCO dépend essentiellement de l’activité principale de l’entreprise. Ce n’est pas le métier précis du ou de la salarié·e qui compte, mais bien le code APE ou NAF de l’entreprise. Concrètement, cela signifie que deux personnes exerçant un métier similaire peuvent dépendre de deux OPCO différents si elles travaillent dans des secteurs distincts. Voici les différents OPCO :
- AFDAS : culture, médias, communication, sport, loisirs, tourisme.
- ATLAS : services financiers, conseil, numérique, ingénierie, assurance, expertise-comptable.
- Uniformation : cohésion sociale (économie sociale et solidaire, associations, insertion, logement social).
- AKTO : entreprises à forte intensité de main-d’œuvre (services, propreté, sécurité, intérim, restauration, travail temporaire, etc.).
- OCAPIAT : agriculture, pêche, agroalimentaire, industries alimentaires.
- OPCO 2i : interindustriel (industrie, métallurgie, chimie, plasturgie, matériaux…).
- Constructys : construction, bâtiment, travaux publics, négoce de matériaux.
- Opco Mobilités : transports, logistique, automobile, services de mobilité, voyages.
- Opco EP (Entreprises de proximité) : artisanat, professions libérales, services de proximité.
- Opco Santé : établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux.
- Opcommerce : commerce de gros, de détail et distribution.
Pour connaître celui de votre entreprise, plusieurs solutions existent : le plus simple reste souvent de se rapprocher directement de l’employeur ou du service RH. À défaut, il est aussi possible de retrouver cette information via le code APE, ou en consultant les outils mis à disposition par les OPCO eux-mêmes.
Ce que finance un OPCO (et ce qu’il ne finance pas)
Un OPCO finance, oui, mais dans un cadre précis, avec des règles qui varient selon le secteur, la taille de l’entreprise et le type de formation.
Les frais pédagogiques pris en charge
Dans la majorité des cas, l’OPCO finance tout ou partie des frais pédagogiques, c’est-à-dire le coût de la formation elle-même. Cela inclut généralement :
- les cours,
- les supports pédagogiques,
- l’accompagnement proposé par l’organisme de formation.
Le niveau de prise en charge dépend de plusieurs critères : le type de formation, sa durée, le coût, le public concerné et les priorités définies par l’OPCO. Certaines formations peuvent être financées à 100 %, d’autres seulement en partie.
Les plafonds, durées et conditions de financement
Chaque OPCO applique des plafonds de financement, souvent exprimés en coût horaire ou en montant maximal par formation. Il existe aussi des limites de durée : une formation très longue peut être partiellement financée, même si son contenu est pertinent.
Ces règles peuvent évoluer chaque année. C’est pourquoi il est important de ne pas se baser sur un retour d’expérience ancien ou sur le financement obtenu par une autre entreprise : chaque dossier est évalué selon les règles en vigueur au moment de la demande.
OPCO et CPF : peut-on cumuler les financements ?
C’est une question qui revient très souvent : est-ce qu’on peut cumuler un financement formation OPCO avec le CPF ? La réponse est oui, dans certains cas, mais pas automatiquement. Et comme souvent, tout dépend du contexte et de la manière dont le projet est construit.
Le CPF est un droit individuel, attaché à la personne. Le financement via l’OPCO, lui, s’inscrit dans une logique collective, portée par l’entreprise. Lorsque ces deux logiques se rejoignent, le cumul devient possible et même pertinent.
Concrètement, le CPF peut venir compléter un financement OPCO lorsque la prise en charge ne couvre pas l’intégralité du coût de la formation. À l’inverse, l’OPCO peut également intervenir en complément d’un CPF insuffisant, à condition que la formation serve à la fois le projet du ou de la salarié·e et celui de l’entreprise.
Mais attention : ce cumul ne se décide pas seul·e. Il nécessite généralement un échange avec l’employeur, parfois avec l’OPCO, et une bonne anticipation. Les délais, les règles de prise en charge et les plafonds doivent être respectés, sinon la demande peut être refusée.
Pour aller plus loin : Découvrez toutes les possibilités pour financer votre formation
Comment choisir le bon organisme de formation
Un bon organisme, ce n’est pas seulement un organisme “finançable”. C’est avant tout un organisme qui propose :
- des formations claires, structurées et à jour,
- des contenus pensés pour être applicables concrètement,
- un accompagnement réel, avant, pendant et après la formation,
- et une compréhension des enjeux.
Il est aussi important de regarder ce qui se cache derrière le programme : qui sont les formateur·rices, à qui s’adressent vraiment les contenus, et comment la formation s’intègre dans un parcours professionnel global..
Chez Digi Atlas, nous concevons nos formations dans cette logique : des compétences actionnables, alignées avec les attentes des entreprises et des professionnel·les. L’objectif n’est pas seulement d’être finançable, mais d’être utile, durable et réellement formatrice.
