Comment poser ses limites sans perdre un client en freelance ?

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Comment poser ses limites sans perdre un client en freelance ?

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Si on devait dresser la carte mentale des plus grandes peurs des freelances, “poser ses limites” serait probablement en haut de la liste, juste après “le client qui met 45 jours à payer sa facture”.

Et c’est normal. Quand on bosse à son compte, chaque client compte. On ne veut pas froisser, encore moins faire fuir. Résultat : on répond à des messages à 22h, on accepte de modifier le livrable pour la 4e fois “parce que le client n’avait pas bien briefé au départ”, on finit par travailler sur des choses qu’on n’a jamais validés… tout ça par peur de dire non. Ou pire : de paraître compliqué·e.

Mais voilà : plus on évite de poser ses limites, plus on devient son propre problème. On s’épuise, on râle intérieurement, on se sent noyé·e dans des missions qui dérapent. Et dans le fond, ce n’est pas bon pour le client non plus.

Dans cet article, pas de méthode miracle, mais des pistes pour apprendre à dire stop sans casser la relation.

Pourquoi poser ses limites est bénéfique pour le client comme pour le freelance

On pourrait croire que poser ses limites, c’est se mettre une pancarte “pas sympa” sur le front. Alors qu’en réalité, c’est exactement l’inverse. C’est une marque de respect : pour soi, et pour son client.

Déjà, le client ne peut pas deviner comment on travaille si on ne lui dit pas. Il ne sait pas que vous ne consultez pas vos mails le week-end, ni que vous facturez les retours hors devis. Il avance comme il peut. 

Ensuite, les clients aiment savoir à quoi s’en tenir. Ils ont un business à faire tourner, des priorités à gérer, des deadlines à respecter. Quand vous posez un cadre dès le départ (délais, conditions, limites), vous les aidez aussi à s’organiser. 

Le bonus ? Ça installe une vraie relation de confiance. Car poser des limites, ce n’est pas dire “je suis rigide”, c’est dire : “voilà comment on travaille ensemble pour que ce soit fluide et que personne n’y laisse ses nerfs”. 

Identifier les moments où poser des limites à un client devient nécessaire

On ne va pas se mentir : parfois, on sent que ça déborde… mais on n’ose pas lever le drapeau rouge. Pourtant, il y a des signaux qui ne trompent pas

Premier signal : les demandes hors périmètre. Le fameux “tu peux juste rajouter ça vite fait ?” qui arrive après validation, sans nouveau devis. Si ça sort du cadre défini, ça mérite une conversation. Rappeler les contours de la mission n’a rien d’impoli, au contraire, c’est professionnel.

Deuxième alerte : le client qui pense que votre téléphone est une ligne d’urgence. Messages le soir, le dimanche, en mode “c’est rapide t’inquiète”… Non. Vos horaires existent pour une raison. Et sauf urgence vitale, c’est à vous de poser la limite.

Troisième cas : quand la relation devient floue. Le client vous demande votre avis sur tout, vous inclut dans ses réunions internes, attend de vous une disponibilité permanente. Là encore, attention. 

Dès que vous sentez que la collaboration commence à empiéter sur votre temps, votre énergie ou votre équilibre, c’est le bon moment pour remettre du cadre.

Et si le client est pro, il comprendra.

Comment poser ses limites sans braquer le client

L’idée, ce n’est pas de dire “non” à tout, mais de trouver la bonne manière de dire “oui, mais pas n’importe comment”. Et ça commence bien avant que la limite soit franchie…

Préparer le terrain dès le début de la collaboration

Si on veut éviter les malentendus, il faut en parler avant qu’ils n’arrivent. C’est-à-dire : dès le premier échange, ou au moment du devis.

Inclure certaines limites dans le contrat ou la proposition (nombre de retours inclus, délais de validation, horaires de travail…) permet de poser les règles sans que cela paraisse personnel. 

Autre point : définir les canaux de communication. Mail, Slack, WhatsApp ? À vous de choisir ce qui vous convient, mais il faut que le client sache où et quand vous êtes joignable

Utiliser la communication non violente pour exprimer ses besoins

Parfois, malgré tout ça, le client dépasse les bornes. Là, il ne s’agit pas de recadrer, mais de reformuler.

“Je vois que tu as besoin d’un retour rapide, de mon côté je ne pourrai pas y répondre avant jeudi. Est-ce que c’est bon pour toi ?”

 “Ce point n’était pas prévu dans la mission initiale. On peut l’intégrer, mais ça nécessitera un ajustement.”

Garder une posture d’allié et non de prestataire rigide

Le but, ce n’est pas d’imposer des règles. C’est d’expliquer que ce cadre existe pour que la mission se passe bien. Pour le client, comme pour vous.

Vous êtes là pour apporter une solution, pas pour exécuter des ordres. Et c’est en le rappelant avec pédagogie, et sans arrogance, qu’on installe une vraie relation pro.

Que faire si un client ne respecte pas vos limites ?

Messages hors horaires, modifications à répétition, retours à rallonge… Et là, la question se pose : on fait quoi ?

Relancer un client qui dépasse les règles fixées

Avant de sortir l’artillerie lourde, un simple rappel peut suffire. La plupart du temps, le client n’a pas conscience qu’il dépasse la ligne. Un message poli, direct, et sans agressivité fait souvent l’affaire :

“Je me permets de te rappeler que les demandes de modification sont limitées à deux allers-retours, comme prévu dans notre accord. Dis-moi si tu veux qu’on envisage une suite !”

Quand envisager de mettre fin à la collaboration

Parfois, malgré les rappels, le client ne change rien. Il exige, repousse les limites encore et encore. Dans ce cas, il faut se poser la vraie question : est-ce que cette relation vous tire vers le haut, ou vous tire vers le bas ?

Quand un client vous épuise, vous fait douter, ou vous fait perdre plus que ce qu’il vous rapporte, il est peut-être temps de couper proprement.

Gérer une sortie sans conflit

Pas besoin de grand discours. Un message clair, bienveillant, et tourné vers la suite suffit :

“Après réflexion, je pense qu’on est arrivé·es au bout de ce que je peux t’apporter dans ce cadre. Merci pour ta confiance jusqu’ici, et bonne continuation dans tes projets.”

Et si toutes ces situations vous parlent un peu trop, c’est peut-être le signe qu’il est temps de poser de vraies bases à votre activité. Notre formation Créer sa micro-entreprise pour se lancer en freelance vous aide justement à préparer votre activité, vous lancer, anticiper les erreurs, trouver et cadrer vos missions.

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